soin de l’espace · care for space


Réimaginer vieillir en société exige que nous réhumanisions les soins et les espaces de soins pour le bien collectif en respectant les personnes âgées.


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Re-imagining aging in society requires us to rehumanize care and spaces for the collective good with respect to older people.



statu quo  ·  status quo


Les Centres d’Hébergement et de Soins de Longue Durée (CHSLD) sont en crise au Québec !


Bien que les problèmes architecturaux, organisationnels et politiques qui se trouvent au cœur de la conception des CHSLD soient antérieurs à la pandémie de Covid-19, cette crise a mise en lumière les conditions de vie désastreuses d'une population vulnérable de notre société. L'incapacité du modèle existant à fournir des services adéquats aux résidents ainsi que des environnements de travail décents, a entraîné une pénurie du personnel de soins disponible, exacerbant cette situation difficile davantage (La Converse, 2021). 
 
La méconception du sens même de soins dans les CHSLD n'a fait qu'accroître les tensions envers le vieillissement dans notre société. L'âgisme a un impact sur les personnes âgées, car cela éloigne leur dure réalité de la scène publique (Bellamy A, et al. 2020). Dans ces institutions isolées et conçues comme des hôpitaux, les résidents ont simplement besoin de soins palliatifs et d’être accompagnés vers la fin avec empathie et dignité. D'autre part, les travailleurs de première ligne ne sont pas en mesure de fournir des soins aussi significatifs en raison de la détresse que les conditions du système leur impose : surcharge de travail, précarité, bas salaires, faible rétention des travailleurs et épuisement professionnel (Noorsumar, 2020). 

Les grandes institutions centralisées, la typologie la plus développée au Québec, se sont avérées être architecturalement insensibles à l'autonomie des résidents et à la poursuite de leurs habitudes de vie quotidienne. Elles ont créé de l'anxiété et de la peur face à l'échelle de l'infrastructure, un manque d'intimité, tout en déconnectant complètement les personnes âgées de leur environnement et communauté.

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Long-Term Residential Care (LTRC) in Quebec is in a crisis !

Although the architectural, organizational and political problems found at the core of Long-Term Residential Care design predate the Covid-19 pandemic, this crisis has raised awareness of the dire living conditions of a vulnerable population. The inability of the existing model to provide suitable services for residents also means inadequate working environments, which has caused a scarcity of available personnel, exacerbating this predicament (La Converse, 2021). 

The misconception of care in LTRCs has only increased tensions towards aging in our society. Ageism impacts older people by removing their sensitive reality away from the public scene (Bellamy A, et al. 2020). In those isolated institutions designed like hospitals, residents don’t need to be cured, but accompanied towards the end with empathy. On the other hand, distressed frontline workers are not able to deliver such meaningful care because of the conditions the system implements upon them; overwork, precarity, low wages, poor worker retention, and burnout (Noorsumar, 2020).

Large, centralized institutions, the typology mostly developed in Quebec, have proven to be architecturally unresponsive regarding residents’ autonomy and continuation of daily life patterns. They created anxiety and fear towards the infrastructure’s scale, a lack of intimacy, while completely disconnecting older people from their surroundings and community.




réimaginer  ·  re-imagining


Décentralisation

Depuis 1992, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est responsable des CHSLD au Québec (AEPC, s.d.). En 2015, les établissements de santé de Montréal se sont regroupés dans cinq districts différents nommés Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS, 2020). Depuis cette fusion, les institutions se retrouvent dans une situation où elles perdent la maîtrise de ce que l'organisation et le personnel peuvent réaliser, contribuant ainsi à la déshumanisation du système (Rad, 2022). Les pénuries massives de travailleurs de première ligne sont un exemple qui prouve que le contrôle excessif de ces espaces affecte l'ensemble du cadre de vie et de travail. La décentralisation doit être envisagée, car elle permet de ramener le pouvoir d’action du personnel soignant à un niveau local, où les gens peuvent agir directement sur leur environnement et être plus résilients face à leurs besoins immédiats (La Converse, 2021). 

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Decentralization

Since 1992, the ministry of health and social services (MSSS) is in charge of long-term residential care in Quebec (AEPC, n.d.) In 2015, health institutions in Montreal regrouped in five different district named Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS, 2020). Since this merger, institutions find themselves in a situation where they lose agency over what the organization and the staff can achieve, thus contributing to the dehumanization of the system ​(Rad, 2022). Massive shortages of frontline workers are one example proving that over-controlling these spaces affect the whole living and working environment. Decentralizing should be considered as it brings back agency at a local level, where people can directly act on their environment and be more resilient toward their immediate needs (La Converse, 2021).

Aucun avenir dans le secteur à but lucratif

Il existe trois types de CHSLD au Québec : public, privé conventionné et privé non conventionné, financé par le secteur privé uniquement. Le régime d'assurance maladie dont les Québécois bénéficient fixe à 2019,30$ par mois le prix d'une chambre individuelle, qui comprend les soins médicaux, dans les CHSLD publics alors qu'il en coûte 10 242,00$ à l'État (Girard, 2020). Les CHSLD privés non conventionnés peuvent fixer leurs propres règles concernant les prix des chambres qui varient entre 5000$ et 8 000$ par mois. Malheureusement, les centres à but lucratif se sont avérés les moins résilients pendant la pandémie : taux de mortalité plus élevé, scandales, faible dotation en personnel et bas salaires (Armstrong & al, 2020). Nous avons la chance d'avoir un système public, qui a des défauts mais qui, malgré tout contribue à 76% de toutes les places au Québec (CSBE, 2021).

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No future in for-profit

There are three types of LTRC: public, privately funded, and private. The Health Insurance plan that we benefit from setting a monthly price of 2019.30$ for an individual room, which includes the medical care, in public long-term care when it costs 10 242.00$ to the state (Girard, 2020). Privately funded and private LTRCs can set their own rules regarding housing prices which vary from 5 000$ and 8 000$ per month. Regrettably, for-profit homes proved to be the least resilient during the pandemic: higher mortality rates, scandals, low staffing, and low wages (Armstrong & al., 2020). We have the chance of having a public system, which has flaws but still contributes to 76% of all the places in Quebec (CSBE, 2021).
La communauté bienveillante

Réimaginer les CHSLD nécessite des changements à plusieurs niveaux, du système de gouvernance à l'urbanisme, en passant par l'architecture, les idéologies sur la vie et le partage, et les espaces eux-mêmes. Avec l'augmentation du nombre de personnes âgées, il est crucial de cesser de les isoler et d'en faire des membres actifs de la société. Dans son livre Lost in Space : Architecture and Dementia, l'architecte Eckhard Feddersen décrit sept caractéristiques d'une culture favorable aux aînés qui peuvent servir de base à la conception future autour du thème des communautés bienveillantes (Feddersen, 2014) :

▫ L’inclusion des personnes âgées dans le discours social, politique et culturel
▫ La perspective intergénérationelle
 
▫ Le potentiel des aînés

▫ Des espaces sociaux qui favorisent l'indépendance, la responsabilité et la participation
Respect de l'unicité de l'individu
Réduire les inégalités sociales entre les personnes âgées
▫ Reconnaître les droits, les privilèges et les besoins de tous

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Caring Community

Re-imagining Long-term residential Care necessitates changes at multiple scales, from the system of governance to urban planning, architecture, ideologies about living and sharing together, and spaces themselves. With the rising demographic of old people, there’s a crucial need to stop isolating them and make them active members of society. In his book Lost in Space: Architecture and Dementia, the architect Eckhard Feddersen describes seven characteristics of an age-friendly culture that can serve as a basis for future design around the theme of caring communities (Feddersen, 2014) :

▫ Inclusion of older people in social, political and cultural discourse
▫ Intergenerational perspective
▫ Potential in old age
▫ Social spaces that promote independence, accountability and participation
▫ Respect of individual uniqueness
▫ Break down social inequalities among old people
▫ Recognize and acknowledge the rights, entitlements and needs of all

Collaboration entre les acteurs

La complexité de la réimagination d'un système provient en partie de l'interdisciplinarité, puisqu'une décentralisation exige que des acteurs et/ou des parties prenantes, qui ne se parlent pas nécessairement, travaillent ensemble. L'intégration d'une approche collaborative dans le système de santé serait complexe, mais extrêmement bénéfique. Alors, comment jongler entre le gouvernement, la municipalité ou les arrondissements, et la coopérative au niveau administratif ?

Nous avons posé cette question complexe au Professeur Émérite André-Pierre Contandriopoulos de l'École de santé publique de l'Université de Montréal.

« Aujourd'hui, on se rend compte que ni l'État ni le secteur privé ne peuvent répondre seuls aux problèmes de santé. Il est clair que le secteur privé ne fonctionne pas, que les partenariats public/privé ne fonctionnent généralement pas non plus et que l'État seul n'a pas toujours les moyens ou la capacité de le faire... Nous avons donc besoin de l'immense espace des coopératives, d'économie sociale, des groupes volontaires et semi-volontaires qui travaillant pour le bien public... et c'est la réglementation de cet espace commun, entre l'État, la municipalité et le domaine social, comme un organisme à but non lucratif (OBNL), qui nous permettrait de nous attaquer à cette problématique de manière durable. »

- André-Pierre Contandriopoulos


Cliquez ici pour l’entrevue complète

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Collaboration between Actors

The complexity of re-imagining a system comes in part from interdisciplinarity, since a decentralization requires actors and/or stakeholders, that do not necessarily talked to each other, to work together. The inclusion of a cooperative approach within the health care system would be complex, but extremely beneficial. So how do we juggle between the government, the municipality or the boroughs, and the co-operative at the administrative level?

We asked this complex question to the Professor Emeritus André-Pierre Contandriopoulos from the School of Public Health, at the University of Montréal.

‘’ Nowadays, we realize that neither the state nor the private sector alone can respond to health care issues. It is clear that the private sector just doesn't work, and public/private partnerships generally don't work either while the state alone doesn't always have the means or the capacity to do so... So we need the huge space of cooperative, social economy, voluntary, semi-voluntary groups working for a public good ... and it’s the regulation of that common space, between the state, the municipality and the social field, like a not-for-profit organization that would enable us to tackle this issue sustainably. ‘’

- André-Pierre Contandriopoulos



un modèle adaptable  ·  adaptable model




Penser à un modèle adaptable est un moyen d'être plus résilient face au défi que représente la prestation de soins prolongés et palliatifs à Montréal, car il peut être appliqué à n'importe quelle échelle. Essentiellement, l’adaptabilité du nouveau concept joue au niveau de la combinaison d'un ménage, d'unités de logement coopératif et de programmes publics supplémentaires qui peuvent changer. Au cours de la recherche, la réduction de l'échelle des CHSLD et des Maison des Aînés a toujours été un intérêt pour nous, questionnant le sentiment d’appartenance des résidents. Ainsi, quel est le plus petit modèle possible pour que cette idée fonctionne ? Le résultat a été fixé à un ménage de 6 à 8 résidents couplé à 15 à 20 unités de logement de différentes typologies. En fonction du contexte, un site plus grand pourrait accueillir plus de ménages, donc plus d'unités de logement, et des programmes publics supplémentaires.

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Thinking about an adaptable model is a way to be more resilient when facing the whole challenge of providing long-term residential care in the city of Montreal since it could be applied at any scale. At its essence, an adaptable model is a combination of one household, co-op housing units, and additional public programs that can change. During the research, scaling down these facilities has always been an interest for us. Thus, what is the smallest possiblemodel for this idea to work? The outcome was set to a household of 6 to 8 residents coupled with 15 to 20 housing units of various typologies. Depending on the context, a bigger site could accommodate more households, therefore more housing units, and additional public programs.

La Maisonnée


Composée de tous les espaces nécessaires à la vie et aux soins des personnes souffrant de problèmes de mobilité et de troubles cognitifs, la maisonnée est destiné à créer un environnement confortable où l'on se sent chez soi et intégré dans sa communauté. La conception de celle-ci vise à réduire l'échelle des grands bâtiments institutionnels. Souvent, l'autonomie et la liberté des occupants sont encouragées dans la maisonnée pour améliorer la qualité de vie. Ces aspects sont actuellement explorés dans de nombreuses maisons de soins à travers le monde, comme Le Village Landais à Dax, en France. Cet article du New Yorker est une excellente lecture pour comprendre un peu mieu la vie avec la maladie d'Alzheimer. La maisonnée accueille 6 à 8 résidents soutenus par deux aides-soignants. Dans notre cas, des services supplémentaires seraient fournis par les membres de la coopérative pour aider les résidents dans les activités de la vie quotidienne. Les espaces inclus dans le foyer sont basés sur le programme actuel proposé par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux pour la Maison des Aînés, adapté aux sites sélectionnés et en accord avec les valeurs du projet de recherche. 

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An Household

Comprised of all the spaces necessary for the living and the care of people with impairments and cognitive disorders, the household is meant to create a comfortable environment where one feels at home and integrated within its community. The household’s design aims to reduce the scale of large institutional buildings. Often time, autonomy and freedom of the occupants are encouraged in the household to improve the quality of life. These aspects are currently being explored in many care homes around the world like Le Village Landais in Dax, France. This article by the New Yorker is a great reading for understanding living with Alzheimer’s. The household accommodates 6 to 8 residents supported by two caregivers. In our case, additional services would be provided by the co-op members to help the residents with their daily life activities. The spaces included in the household are based on the current program proposed by the Ministère de la Santé et des Services Sociauxfor la Maison des Aînés, adapted to the selected sites and aligned with the research project.  


Habitat Mixte Coopératif 


Montréal fait actuellement face à une crise du logement, il est donc plus qu'urgent d'offrir des logements abordables et réglementés par le secteur public (RCLALQ, 2022). La coopérative d’habitation est une option déjà bien intégrée et subventionnée par le secteur public au Québec. La théorie soutient que le modèle d'habitation communautaire est un moyen d'améliorer la santé et le bien-être des gens en ''créant des communautés, en augmentant le soutien social, en réduisant l'isolement, en augmentant la sécurité physique, émotionnelle et économique'' (Carrere et al., 2020). En outre, les communautés inclues dans la vie des aînés ont tendance à prendre soin de leur environnement, et donc à faire plus de bénévolat (Armstrong, 2020).

Sur la base de ces arguments, cette recherche suppose un mode de vie coopératif. Rien de nouveau au Québec, selon la Fédération de l'habitation coopérative du Québec (FECHIMM), plus de 50 000 personnes ont adopté un modèle collectif. Les typologies de logements développées seront différentes en termes de tailles pour s'adapter aux différents profils de locataires, basées sur une enquête socio-économique réalisée en 2019 par la FECHIMM. Pour définir la quantité de logements, la recherche a conduit à un ratio de 2,5 logements par résident, ce qui permet une diversité démographique des membres de la coopérative prenant part à la vie des personnes âgées. Les espaces communs et partagés feront partie du programme de logement, afin de refléter les besoins et les valeurs de la vie communautaire.

Nous reconnaissons que l'habitat coopératif est une organisation horizontale. Ainsi, coupler l'habitat coopératif aux soins prolongés et palliatifs peut nécessiter une plus grande implication du secteur public, donc du gouvernement et/ou des municipalités, dans la réalisation d'un projet de ce type. Les habitations communautaires pour les aînés sont présentes partout au Québec. Le Guide Habitat et Milieu de vie : Pour les groupes de citoyens promoteurs d'un projet d'habitation communautaire pour aînés de l'Observatoire estrien du développement des communautés et Centre de recherche sur le vieillissement est un exemple d'une telle initiative, mais les précédents incluant formellement les CHSLD ou les Maisons des Aînés sont, à notre connaissance, inexistants.

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Co-operative Housing

Montreal is currently facing a housing crisis, affordable housing and regulation provided by the public sector is more than urgent (RCLALQ, 2022). Co-operative housing is one option, already integrated and subsidized by the public sector in Quebec. Theory supports that cohousing model is  a way to improve the health and well-being of people by ‘’creating communities, increasing social support, reducing isolation, increasing physical, emotional, and economic security’’ (Carrere et al., 2020). Furthermore, bounded communities tend to care for their surrounding, and thus volunteer more (Armstrong, 2020).

Based on these arguments, the research assumes a cooperative mode of living. Nothing new in Quebec, according to the Fédération de l’habitation coopérative du Québec(FECHIMM), over 50 000 people adopted a collective model. The housing typologies developed will differ in terms of sizes to accommodate various tenants’ profiles based on a 2019 socio-economic survey by FECHIMM. To define the amount of dwellings, the research lead to a ratio of 2.5 housing units per resident, which allows a demographic diversity of co-op members taking part of older people’s life. Communal and shared spaces will be part of the housing program, to reflect real needs and values of shared living.

We acknowledge that co-operative living is a bottom-up organisation. Thus, coupling co-operative living with long-term residential care may require more involvement from the public sector, government and/or municipalities, in the realization of a project of this sort. Community living for elders are seen accross Quebec. The Guide Habitat et Milieu de vie : Pour les groupes de citoyens promoteurs d’un projet d’habitation communautaire pour aînés by the Observatoire estrien du développement des communautés et Centre de recherche sur le vieillissement is an example of such initiative, but precedents formely including LTRCs, to our knowledge, don’t exist.

Programme Public


L'ajout de programmes publics est un moyen de lier le nouveau modèle coopératif à son quartier. Les types de commodités devraient dépendre de l'emplacement des projets et répondre aux désirs de la coopérative. Jusqu'à ce jour, les CHSLD existants à Montréal offrent de pauvres espaces entre les bâtiments et la vie publique, mais il y a actuellement un intérêt à changer ce paradigme. En rapprocheant ces différentes réalités, les gens peuvent s'adapter à une personne vivant une condition particulière plutôt que d'essayer d'imposer leur représentation de ce qui est réel. En partant de ce principe, un large public pourrait être plus conscient de cette réalité si une situation se produit dans un espace public. D'autre part, un résident participant à la vie publique, avec l'assistance adéquate en fonction de son état, pourrait bénéficier socialement et psychologiquement de telles interactions, même en ne voyant une population diverse que de temps à autre. Comme dans les «  villages de démence » , un concept de soins ouvert,  où les résidents peuvent se rendre dans des espaces publics situés dans le périmètre du village, tout en en profitant réellement d’une autonomie plus naturelle (Thomas, 2019). Cette recherche s’intéresse à explorer comment ces avantages pourraient être appliqués dans un cadre urbain pour redonner un pouvoir d’action aux personnes âgées.

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Public Program

Adding public programs is a mean to link the new model (Co-op + LTRC) to its neighbourhood. The types of amenities should depend on the projects’ location and meet the desires of the co-op. Until this day, existing long-term residential care centres in Montreal barely give adequate spaces between the building and public life, but there is current interest in shifting this paradigm. People may adapt to one experiencing the same condition rather than trying to impose their representation of what’s real. Assuming this, a broad public might be more aware of this reality if a situation occurs in a public space. On the other hand, a resident participating in public life, with the right assistance depending on his/her condition, could socially and psychologicallybenefit from such interactions,  even by only seeing a diverse population from time to time. Like in Dementia Villages, residents can visit public spaces located within the perimeter of the village, but still, really enjoy it (Thomas, 2019). We are interested in seeing how these benefits could be applied in an urban setting within the research project to give back agency to older people.